[RP] Mauradin, guerrier de lumière? [RP]

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Quelque chose clochait : cela faisait quatre jours que Rollan avait envoyé sa lettre et il n’avait toujours pas reçu de réponse de Flamme. Il pria que rien ne lui soit arrivé. Il ne devait malheureusement pas se permettre de partir tout de suite à sa recherche. Il avait en effet trouvé ce qu’il cherchait en Nagrand… C’est dans une bibliothèque souterraine quelque part à Nagrand qu’il était tombé dessus : le livre contenant les « Poèmes entropiques ». Il l’avait vu en songe et savait qu’il y trouverait des réponses. Ce qui l’avait effrayé lors de première vision (le fait même d’avoir une vision !) ne l’émouvait plus. Il rêvait presque chaque nuit désormais…

C’était assez simple : la source de son nouveau pouvoir, celui que lui avait apporté la gorgée de Pintalibure, était l’entropie.
Il avait bien sûr retenté de boire son contenu. Mais qu’il la remplisse d’eau ou de bière n’y changeait rien : cela n’avait aucun effet. Il avait interrogé les plus grands prêtres de Forgefer et même du Kirin Tôr au sujet du breuvage qu’était sensé contenir Pintalibure : personne ne su lui répondre.

Une fois de plus, celui qui avait décidé de s’appeler Rollan, se sentit rejeté et seul. Les visions qu’il recevait en songe se faisait plus sombre… Et c’est dans l’une d’elles qu’il apprit qu’il trouverait une piste sur les pouvoirs de Pintalibure dans les « Poèmes entropiques ».

Le souci, c’est que Rollan n’avait que distraitement écouté son professeur de Littérature et que ce bouquin était bourré de charabia littéraire ! Et puis, il reconnut un poème… Il était écrit par une certaine Roberte Browning : « L’homme en noir se rendait à la tour sombre et le paladin le pourchassait ».
L’homme en noir ? Marten bien sur ! Mais alors, qui était le Paladin ? Lui-même ?! Serait-il en train de lire un ouvrage de plus de milles ans qui narrait sa propre histoire ?!! C’était inconcevable…

Rollan prit peur mais continua tout de même l’étude de l’ouvrage. Il s’endormit d’épuisement… Ce qui était fort dommage car jamais il ne lut la suite des aventures de l’homme en noir. Il aurait ainsi pu comprendre qu’il ne s’agissait pas de Marten… mais de Rollan en personne.
Et que le paladin était…

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Le froid était de retour, les premières neiges ne se feraient plus attendre très longtemps. Rollan était méconnaissable : la barbe plus longue de 20cm, les cheveux grisonnant, il avait troqué sa bure de paladin contre une lourde armure de plaques. Son maniement de la lance n’était que plus meurtrier. Un vide s’était creusé dans son cœur depuis la disparition inexplicable de Flamme. Il l’avait cherché dans tout Azeroth et même au-delà, mais face à un échec qu’il était forcé de reconnaître, il se laissât aller à la mélancolie et au désespoir. La fête des Brasseurs, son évènement fétiche, ne lui apporta aucune consolation (si ce n’est de pouvoir boire à l’œil et de déambuler complètement bourré sans être interpellé par les gardes).
Qu’avait-il bien pu lui arriver ? S’était-elle fait attaquer par une bestiole et gisait-elle blessée dans une clairière, attendant d’être secourue ? Où alors… pire ?

Rollan noyait désormais son désespoir dans les marais humides et nauséabond de Sholazaar. S’étant lié d’amitié avec le célèbre chasseur Nesingwary, il entretenait aussi de bons rapports avec les timides Frènecoeurs. Peut-être était-il resté diplomate en quelque sorte.
Les jours passaient paisiblement, sans accroches particulières, l’automne arriva donc.
C’est en se levant que Rollan, regardant vers l’est dans l’attente d’un signe quelconque (comme chaque matin), vit les nuages noirs. Il n’en avait jamais vu d’aussi sombre. Un orage terrible se préparait…

A la vérité, il s’agissait d’un orage tout à fait ordinaire… mais il fut l’élément qu’il manquait : Rollan disjoncta littéralement. Il était devenu si dépendant des signes qu’il cherchait qu’il finit par en voir n’importe où. Il dormait de moins en moins, ne mangeait que pour satisfaire son estomac. Son esprit était devenu malade.
Nesingwary s’en aperçu et tenta de parler à Rollan. Ils se disputèrent violemment et Rollan accusa le chasseur d’être jaloux de son talent, entra dans une colère folle et détruisit la moitié du campement de fortune avant de disparaître dans la forêt.

Notre ami ne prit pas même la peine de chercher à comprendre ce qui l’avait poussé à agir de la sorte, il était simplement furieux. Il en voulait au monde entier et avait décidé désormais qu’il rendrait au monde la monnaie de sa pièce !
Les nains le rejetaient ? Non ! Barbe-de-Bronze avait fait en sorte que les nains le rejettent ! Oui !! Ce roi minable était son véritable ennemi… Il devait le déchoir…
-As-tu enfin compris le rôle que était sensé jouer sur cette terre, « Paladin » ?
Rollan frissonna de tout son être… Cette voix : Marten !
-Enfin te voilà, chien ! cracha Rollan
-Quel accueil, mon enfant… Aurais-tu oublié que, sans moi, tu serais probablement mort à la suite de notre première rencontre ? Considères-tu comme insignifiant ce qui s’est passé ce jour-là ?
Rollan ne su que répondre… il ne se souvenait que s’être réveillé plusieurs heures après leur rencontre…

Marten lui narra sa version de l’histoire :
Rollan avait bu dans la Pintalibure et s’en était senti renforcé. Mais un démon de l’ancien royaume fit soudain surface, menaçant la vie de ce dernier. Encore en transe, Rollan était incapable de réagir et Marten l’avait tiré d’un très mauvais pas. Il l’avait ensuite déposé près de son campement, avec ses affaires et laissé là.

Rollan commença par refuser d’y croire : Marten était son ennemi, pas son protecteur ! Mais le doute (qui avait pris place dans son esprit en même temps que la haine) faisait son action.
Pourquoi en voulait-il autant à Marten ? Si ce n’est sur les conseils d’un fantôme dont il ne pouvait guère plus se fier… ?

-Ecoutes-moi, Mauradin, Rollan ou quelque soit le nom que tu souhaites te donner. Je me nomme en réalité Randall Flogg, et je ne suis pas plus un démon que toi. Autrefois, j’étais un prêtre reconnu parmi les plus grands de la cour d’Arthas. Je me suis retrouvé en possession de cette relique par accident et suis depuis maudit, tout comme toi.
Nous devons lever cette malédiction qui pèse sur nos âmes. Je sais qu’à nous deux nous avons une chance. Mais pour cela, il nous faut des hommes, du matériel et une organisation… Rassembles autant d’hommes que tu le pourras, aussi dévoué que possible à ta cause. Quand ce sera fait, et si tu possèdes les reliques de l’effroi, alors nous pourrons nous venger de l’infâme créature qui se joue de nos destins…

Rollan ne put contenir un rire sombre.
-Les reliques de l’effroi ? Non mais tu te fou de moi !? Sais-tu que l’unes d’entre elles est en possession de Barbe-de-Bronze en personne ? Tu penses vraiment qu’il me la cédera de bon cœur ?
-Non je ne pense même pas qu’il soit utile de lui demander. Tu devras la prendre de force…


-Donc, mon cher Rollan, si tu réussi, rejoins moi au sommet de la Tour du Tonnerre, en Outreterre. Je t’y attendrais patiemment…
Marten disparut dans un nuage rouge… laissant Rollan seul avec son incertitude.


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Et c’est ainsi que Rollan se découvrit, pour un moment tout du moins, un nouvel objectif dans la vie : désormais il parcourait les donjons et forteresses du monde à la recherche des reliques de l’effroi. Il avait tout d’abord cherché l’absolution dans la lumière de la Croisade d’Argent, mais devenir leur Champion ne changea pas sa vision du monde. Ni même lorsqu’il vainquit de ses mains avec deux de ses camarades, l’infâme Mal’Ganis.

Et des camarades il rencontra lors de ses aventures :

*le mystérieux Ulyysse, qui n’était pas très bavard mais dont le bras vengeur faisait trembler les Sombrefers

*le démoniaque Fuegan, qu’il croisa par hasard près du bastion des Orcs d’Outreterre

*le sauvage Tijuju, rencontré dans les mêmes contrés quelque temps auparavant

*la dangereuse Miikoto, avec qui il se chamaillait dans un esprit de rivalité amicale sans cesse renouvelée

*la délicate Alréa, qui lui rappelait douloureusement sa tendre Flamme

*le déjanté et mystique Noarius, avec qui il avait partagé la bière avant de seconder le puissant Warriorz dans son apprentissage de la voie du guerrier

Tous ces puissants guerriers l’avaient aidé oui. Mais, il ne trouvait toujours nulle trace des reliques.

Il continua de chercher pourtant, sans jamais perdre de vue son but véritable : monter un groupe de guerriers suffisamment dévoué et assez fou pour le suivre dans l’assassinat de Barbe-de-Bronze...

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Comme à sa nouvelle habitude, Rollan cuvait sa bière dans un des nombreux bars de Dalaran. Ces nombreux mois à errer dans les donjons des terres gelées avaient fait de lui un personnage vide de toute substance. Il n'était que l'ombre du Paladin qui jadis brillait par son savoir et son dévouement aux Dieux de la lumière.
Flamme n'était plus, il s'était fait une raison. Et même si il avait rencontré de nombreux compagnons, nul n'avait su la remplacer. Il se sentait seul au monde et abandonné, une fois de plus...

Désormais seul lui importait le combat. La vue de sang lui faisait tourner la tête et faisait de lui un esprit vengeur, un guerrier Berserker. Une abomination selon ses propres croyances, mais Rollan ne vivait plus dans la lumière, et son jugement était altéré. Il n'avait pas même remarqué qu'il devenait littéralement fou en présence d'une engeance du Roi-Liche. Si, quelques mois seulement auparavant, il s'était trouvé nez-à-nez avec une créature telle que lui, il en aurait eu pitié: oui, les Berserkers étaient des êtres pitoyables, n'ayant que la folie ou la mort à espérer.

Une lueur de raison subsistait pourtant encore en lui. Elle se manifesta lorsqu'il mit la main sur une des précieuses reliques réclamaient par Marten.

Il l'avait trouvé dans un des cachots de la citadelle de Glace, au cœur même de la demeure du Roi-Liche. Il s'y était aventuré avec Ulyysse et quelques uns de ses camarades qui avaient bien compris en voyant son état que s'ils avaient besoin de sacrifier l'un des leurs, Rollan était le candidat idéal. Tout se passa pourtant bien et Rollan récupéra son trophée.

En l'observant attentivement sur le comptoir du bar, Rollan se demandait s’il valait vraiment la peine qu'il s'était donné à le récupérer. Pur lui, il ne s'agissait que d'un simple caillou brillant. Pas même un diamant...
C'est alors qu'il se rappela avoir rencontré un Prêtre qui s'était familiarisé avec la magie de l'ombre. Peut-être serait-il capable de l'aider à identifier cet artéfact?

Mais Noarius était un homme mystérieux et qui plus est, difficile à trouver. Et, perturbé qu'il était, Rollan ne pensa pas lui en parlait lorsqu’ils bataillèrent ensemble dans la forteresse d'Uthgard.
C'est d'ailleurs dans la salle des coffres qu'il mit la main sur ce qu'il pensait être un second artéfact.

Ils rentrèrent vainqueurs de leur bataille, avec quelques blessures superficielles qu'Alrea n'eut aucun mal à soigner. Ils burent (Rollan plus qu'à l'accoutumé), et se séparèrent pour la nuit, repu d’aventures et de bière.







Rollan était resté accoudé au comptoir et était perdu dans ses pensées.
"Rollan...?"
Allons bon! Voilà qu'il l'entendait l'appeler maintenant!!? Sa disparition allait le rendre fou... si ce n'était déjà fait.
"Rollan c'es toi?!"
Rollan se retourna pour se trouver nez-à-nez avec une naine ravissante qui lui souriait, les larmes aux yeux. Flamme.

Les retrouvailles des deux amants furent déchirantes et nous respecteront leur intimité en passant sous silence les minutes qui suivirent...

[.......]

Alors qu'ils étaient assis à une table dans un des jardins de Dalaran, Flamme expliqua à Rollan les raisons de sa disparition. Son père l'avait séquestré et son amant, tentant de la violer, s'en retrouva le crâne fracassé (tout comme celui de son ex-futur beau-père qui avait tenté en vain de raisonner sa fille).
Un tragique accident qui avait libéré la chasseresse du fardeau de ses origines.
Devant ses émouvantes confidences, Rollan en profita pour raconter à Flamme ce qu'il lui avait caché jusque là.
Marten, les reliques, sa folie...

Mais elle ne le rejeta pas. Elle l'embrassa, lui dit qu'elle l'aimait et qu'elle resterait à ses côtés quoi qu'il arrive.



Cette déclaration eut l'effet d'un électrochoc.



Rollan comprit enfin la raison de tous ses malheurs. Les années passées dans la souffrance et la solitude prenaient un sens.
Tyr ne l'avait pas abandonné!!

Mais Rollan déchanta aussi sec. Oui, Tyr ne l'avait pas abandonné: il l'avait testé. Et Rollan avait échoué...
Il se souvient cependant que sa religion connaissait le repentir et le respectait. Aussi s'empressa-t-il, une fois que Flamme s'était endormie, de se rendre dans un sanctuaire pour y prier avec ferveur les Dieux de la lumière.

Il comprit que sa formation de Paladin, touchait à sa fin: quiconque convoite la lumière doit avoir connaissance des ténèbres.

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Rollan se rendait désormais tout les matins au sanctuaire pour parler avec Tyr. Oh, bien sûr il ne lui répondait pas, mais il savait que maintenant, il l’écoutait. La rage dans son cœur commençait à se taire, il filait le parfait amour avec Flamme et Noarius et Miikoto étaient devenus de fidèles amis sur qui il pouvait compter…
Oui, Rollan n’avait jamais été aussi heureux.
C’est un matin de décembre que Tyr répondit…

Rollan priait à son habitude, avec ferveur et foi. Que ne fut pas sa surprise quand il entendit une voix résonnait dans sa tête. Il sut tout de suite qu’il s’agissait du Porteur de Lumière.
Il lui apporta certaines réponses auxquelles il ne s’attendait pas…
Depuis le début, Tyr avait choisi Rollan pour devenir son bras vengeur sur la Terre. Le Grand Porteur de Lumière avait écrit son destin lignes par lignes : son enfance difficile, son choix pour la confrérie des Paladins, son errance et sa rencontre avec Marten. D’ailleurs, Marten, n’était autre que Tyr. L’étrange nain éthéré aussi… Les poèmes entropiques n’avaient jamais existés, et le Paladin qui pourchassait l’homme en noir n’était autre que Rollan poursuivant sa propre folie.
La seule chose que Tyr n’avait pas prévue était la rencontre avec Flamme. Cette dernière avait accéléré les choses dans le bon sens puisqu’elle avait permit à Rollan de revenir dans le droit chemin plus rapidement.

Et Tyr confia sa mission à Rollan.
Oui, il avait réussi là ou beaucoup de Paladins échouait : survivre à la folie et devenir ainsi, digne de sa haute fonction.
Bien sûr que les reliques existaient et il devait continuer de les chercher mais surement pas dans le but de déchoir Barbe-de-Bronze (qui était de mèche avec Tyr évidemment).
Tyr demanda à Rollan de réunir un groupe de guerriers pieux et de servir ses intérêts dans le territoire maudit de Norfendre, où régnait la confusion et le chaos. Le Porteur de Lumière se pencha sur le bouclier de Rollan, investissant ce dernier de pouvoir Sacré. Puis il partit, aussi discrètement qu’il était venu.

Rollan rentra chez lui. Il trouva Flamme allongée, endormie. Il s’allongea à ses côtés et se blottit contre son corps bien chaud. Après avoir réfléchi à tout ça pendant deux bonnes heures, il s’endormit du sommeil du juste.
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